vendredi 8 novembre 2024

mercredi 22 mai 2024

22 mai 2024 - 40 ans du Monastère du Val Saint-Benoît (Epinac - 71)

Il y a 40 ans, les soeurs Moniales de Bethléem arrivaient au Val Saint-Benoît (Epinac - 71) pour y restaurer le monastère et le faire revivre. 


Pour voir la vidéo, cliquer ICI

Le cabinet d'architectes du patrimoine AF-Trait d'architecture a travaillé à la réfection de la chapelle des Loges. 


samedi 2 mars 2024

02 mars 2024 - Notre-Dame des Neiges

 « Rayonner par la prière »

L’abbaye cistercienne de Boulaur a essaimé à Notre-Dame des Neiges pour y maintenir la vie monastique après le départ des derniers trappistes. 

Cette installation exige des travaux: les soeurs souhaitent atteindre l'autonomie énergétique d'ici l'été 2025:


Il est possible de les aider par CREDOFUNDING

Site de l'Abbaye de Notre-Dame des Neiges : SITE

Dans un monde qui se déchristianise et comprend de moins en moins le sens et l’utilité d’une vie donnée à Dieu, que représente la fondation d’une abbaye de moniales cisterciennes contemplatives ?

La vie monastique a toujours été un signe de contradiction. Sa dimension eschatologique nous rappelle que notre finalité se trouve en Dieu et que Lui seul peut combler nos vies. Dans un monde déchristianisé et de plus en plus sécularisé, ce signe de contradiction résonne de plus en plus fortement et la fondation d’un monastère, au moment où, malheureusement, de nombreuses abbayes se voient obligées de fermer, est évidemment riche de signification.

Extrait de l'interview des soeurs réalisé par Christophe et Élisabeth Geffroy pour La Nef



mercredi 27 décembre 2023

27 décembre 2023 - Jésus est-il né un 25 décembre?

  

Jésus est-il né un 25 décembre ?

Mystères des intelligences et volontés humaine et divine de Jésus

par M. l'Abbé Jean de Massia, FSSP


Les évangiles ne disent pas en quel mois est né Jésus : pourquoi cette date du 25 décembre fut-elle retenue ? Pour certains, le seul fondement de la fixation de la date de Noël – étendue à toute l’Église au IVe siècle – serait la christianisation d’une fête païenne. Qu’en est-il réellement ?
 
Fête chrétienne ou fête païenne : la fête du Sol invictus

La nativité était commémorée dans les premiers siècles – à Jérusalem et plus largement – au 6 janvier. Le choix de cette date, puis de celle du 25 décembre serait lié pour certains à la nécessité de christianiser ou de contrecarrer des fêtes païennes : une fête égyptienne du soleil début janvier, la fête romaine du Sol invictus (« soleil invaincu ») au moment de l’équinoxe d’hiver.

L’argument du Sol invictus, souvent entendu, semble séduisant : à l’équinoxe d’hiver les jours commencent à rallonger, l’instant a été vu par les anciens comme la « renaissance » du soleil, souvent considéré comme un dieu. Il semble cependant que la fête romaine du Sol invictus soit relativement récente, et même plus récente que la fixation chrétienne de la date de Noël : la célébration païenne semble être liée à l’empereur Septime Sévère et son fils Elagabal (218-222). Leur tentative maladroite d’imposer le soleil comme dieu suprême du panthéon impérial irritera le sénat et les notables, au point qu’Elagabal sera assassiné par les prétoriens. Ce culte restera modeste jusqu’au règne d’Aurélien (270-275), qui en fera une arme pour restaurer l’unité de l’empire et asseoir son pouvoir. Par décret impérial, Aurélien fit du soleil une divinité officielle de l’empire et lui fit construire un temple, solennellement dédicacé le 25 décembre 274. Cette célébration fut reprise par l’empereur apostat Julien (358-361) dans sa tentative de faire renaître un culte impérial concurrent de la religion chrétienne.

Est-ce pour concurrencer la liturgie impériale que les chrétiens fixèrent au 25 décembre la célébration de la nativité du Sauveur ?

Célébrait-on déjà Noël à l’époque de Septime Sévère et d’Aurélien ? L’officialisation et l’extension de la date de la fête sous Constantin ne signifie pas que la nativité n’ait pas été précédemment fêtée à la fin de décembre. Vers 202-204 l’écrivain ecclésiastique Hippolyte (175-235) donne déjà dans son commentaire sur Daniel les 25 décembre et 25 avril comme dates possibles pour la naissance et la mort du Christ. À la même époque Tertullien citait le 25 mars comme date de l’Incarnation (Annonciation). Certains suggèrent ainsi qu’Aurélien puis Julien fixèrent la date de la fête du soleil précisément au 25 décembre pour contrecarrer la célébration chrétienne de la nativité.

Un argument en faveur du 25 décembre : le calendrier sacerdotal de Qumran

Saint Luc nous apprend que le Christ est né 6 mois après son cousin Jean-Baptiste, dont la conception intervint peu après le service accompli par son père Zacharie, prêtre de la classe d’Abia, dans le Temple, où eut lieu l’annonciation de l’ange. En 1995, les chercheurs Shemaryahu Talmon et Israel Knohl publiaient une étude sur un calendrier liturgique retrouvé dans la grotte 4 du complexe de Qumran et numéroté 4Q321, identique à celui du premier livre d’Hénoch ou des Jubilés, deux écrits religieux juifs très répandus et influents au Ier siècle. Dans ce calendrier cyclique sur six ans, on trouve l’organisation du service au Temple des 24 classes sacerdotales dans les années 50-25 avant Jésus-Christ. Grâce à un autre rouleau publié en 2001 (noté 4Q328) on a découvert que la classe d’Abia était en charge au troisième trimestre de la troisième année du cycle, au mois de tishri (fin septembre – début octobre). La source correspond bien à la tradition, qui place la conception de Jean-Baptiste au 23 septembre et sa naissance neuf mois plus tard, au 24 juin.

Ces découvertes récentes permettent ainsi d’apporter une confirmation à la formation à la fixation de la date de la nativité au 25 décembre.

Datations d’après la tradition

La liturgie témoigne de la pertinence des dates retenues par la tradition pour la célébration des mystères de l’Incarnation : du 23 septembre (conception de saint Jean-Baptiste) au 25 décembre. On peut y ajouter une raison supplémentaire, parfois rapportée par les Pères de l’Église.

À l’autre extrémité de la vie du Christ, on a essayé de déterminer la date de la crucifixion, soit le 14 Nisan (veille de la Pâque), qui aurait pu correspondre à un vendredi 25 mars. Les Pères ont aimé penser que le Christ aurait vécu un nombre parfait d’années (33 selon la tradition), serait mort un 25 mars, et aurait par conséquent été conçu un 25 mars dans le sein virginal de Marie, et serait né un 25 décembre.

Source : CLAVES


dimanche 1 janvier 2023

1er janvier 2023 - Testament spirituel de Benoît XVI

 
Testament spirituel de Benoît XVI
 
Si, à cette heure tardive de ma vie, je jette un regard en arrière sur les décennies que j'ai traversées, je vois tout d'abord combien j'ai de raisons de remercier. Je remercie avant tout Dieu lui-même, le dispensateur de tous les bons dons, qui m'a donné la vie et m'a guidé à travers de nombreuses tribulations, qui m'a toujours relevé lorsque je commençais à glisser, qui m'a toujours offert la lumière de son visage. En regardant en arrière, je vois et je comprends que même les parties sombres et pénibles de ce chemin ont été pour mon Salut et que c'est justement là qu'Il m'a bien guidé.
 
Je remercie mes parents qui m'ont donné la vie à une époque difficile et qui, au prix de grands renoncements, m'ont préparé par leur amour un merveilleux foyer qui comme une lumière claire illuminent tous mes jours jusqu'à aujourd'hui. La foi clairvoyante de mon père nous a appris à croire, à nous frères et sœurs, et elle a tenu bon comme guide au milieu de toutes mes connaissances scientifiques ; la piété chaleureuse et la grande bonté de ma mère restent un héritage pour lequel je ne pourrai jamais assez rendre grâce. Ma sœur m'a servi de manière désintéressée et pleine de sollicitude pendant des décennies ; mon frère m'a toujours ouvert la voie par la clairvoyance de ses jugements, avec sa puissante détermination et avec la sérénité de son cœur ; sans cette présence continue qui me précède et m'accompagne, je n'aurais pas pu trouver le bon chemin.
 
Je remercie Dieu du fond du cœur pour les nombreux amis, hommes et femmes, qu'Il a toujours mis à mes côtés ; pour les collaborateurs à toutes les étapes de mon chemin ; pour les enseignants et les élèves qu'il m'a donnés. Je les confie tous avec reconnaissance à sa bonté. Et je voudrais remercier le Seigneur pour ma belle patrie des Préalpes bavaroises, dans laquelle j'ai toujours pu voir transparaître la splendeur du Créateur Lui-même. Je remercie les habitants de ma patrie de m'avoir toujours permis de faire l'expérience de la beauté de la foi. Je prie pour cela, pour que notre pays reste une terre de foi et vous prie : chers compatriotes, ne vous laissez pas détourner de la foi. Enfin, je remercie Dieu pour toutes les belles choses que j'ai pu expérimenter aux différentes étapes de mon parcours, mais surtout à Rome et en Italie, qui est devenue ma deuxième patrie.
 
À tous ceux à qui j'ai fait du tort d'une manière ou d'une autre, je demande pardon du fond du cœur.
 
Ce que j'ai dit tout à l'heure de mes compatriotes, je le dis maintenant à tous ceux qui ont été confiés à mon ministère dans l'Église : Tenez bon dans la foi ! Ne vous laissez pas troubler ! Il semble souvent que la science – d'une part les sciences naturelles, d'autre part la recherche historique (en particulier l'exégèse des Saintes Écritures) – ait des vues irréfutables qui s'opposent à la foi catholique. J'ai assisté de loin aux transformations des sciences naturelles et j'ai pu voir comment des certitudes apparentes fondées contre la foi, ne se révélaient pas être des sciences, mais des interprétations philosophiques appartenant seulement en apparence à la science – tout comme la foi a appris, dans le dialogue avec les sciences naturelles, la limite de la portée de ses affirmations et ainsi à mieux comprendre ce qu'elle est.
 
Depuis soixante ans, j'accompagne le chemin de la théologie, en particulier celui des études bibliques, et j'ai vu s'effondrer, au fil des générations, des thèses qui semblaient inébranlables et qui se sont révélées n'être que de simples hypothèses : la génération libérale (Harnack, Jülicher, etc.), la génération existentialiste (Bultmann, etc.), la génération marxiste. J'ai vu et je vois comment, dans l'enchevêtrement des hypothèses, la raison de la foi a émergé et émerge à nouveau. Jésus-Christ est vraiment le chemin, la vérité et la vie – et l'Église, dans toutes ses imperfections, est vraiment Son corps.
 
Enfin, je demande humblement : priez pour moi, afin que le Seigneur me laisse entrer dans les demeures éternelles malgré tous mes péchés et mes insuffisances. À tous ceux qui me sont confiés, j'adresse jour après jour ma prière qui vient du cœur.


samedi 31 décembre 2022

31 décembre 2022 - Benoît XVI s'est éteint



Benoît XVI

Né en 1927, fils de gendarme, dans une famille simple et très catholique de Bavière, Joseph Ratzinger a été une figure majeure de l’Eglise. Ordonné prêtre avec son frère Georg en 1951, il devient docteur en théologie deux ans plus tard et, en 1957, il est autorisé à enseigner la théologie dogmatique. Il est professeur à Freising, Bonn, Münster, Tübingen et enfin Regensburg. Très jeune et déjà théologien estimé, Joseph Ratzinger avait suivi de près le Concile Vatican II en tant qu’expert du cardinal Frings de Cologne, proche de l’aile réformiste.

En 1977, à 50 ans, Paul VI le nomme archevêque de Munich et le crée cardinal quelques semaines plus tard. Jean-Paul II lui a confié en novembre 1981 la direction de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi. C’est le début d’une collaboration étroite entre le pape polonais et le théologien bavarois, destinée à ne se dissoudre qu’avec la mort de Karol Wojtyla, qui a refusé jusqu’au bout la démission de Ratzinger. C’est au cours de ces années que l’ancien Saint-Office met les points sur les «i» dans de nombreux domaines: il freine la théologie de la libération, qui utilise l’analyse marxiste, et prend position face à l’émergence de problèmes éthiques majeurs. L’œuvre la plus importante est certainement le nouveau Catéchisme de l’Église catholique, un travail qui a duré six ans et qui a vu le jour en 1992.

Après la mort de Jean Paul II, le conclave de 2005 a appelé pour lui succéder en moins de 24 heures un homme déjà âgé – 78 ans – universellement estimé et respecté, même par ses adversaires. Depuis la loggia de la basilique Saint-Pierre, Benoît XVI se présente comme «un humble ouvrier dans la vigne du Seigneur».

Il consacre sa première encyclique Deus caritas est, à l’amour de Dieu. «Au début de la vie chrétienne, il n’y a pas une décision éthique ou une grande idée, mais la rencontre avec un événement, avec une Personne». Il trouve également le temps d’écrire un livre sur Jésus de Nazareth, un ouvrage unique publié en trois tomes.

Spe salvi, « Sauvés par l’espérance » est sa deuxième encyclique, publiée le 30 novembre 2007.

Signée le 29 juin 2009, fête de Saint Pierre et Saint Paul, l’encyclique Caritas in veritate (« La charité dans la vérité ») reprend les sujets sociaux de la Populorum Progressio (écrite par Paul VI en 1967). Cette 3ème encyclique du pape Benoît XVI entend développer certains aspects du développement durable dans le respect de la dignité de l’homme.

Parmi les décisions qui ont marqué son pontificat, citons le Motu proprio reconnaissant que le missel romain de 1962 n’a jamais été interdit, l’institution d’un Ordinariat pour permettre aux communautés anglicanes de revenir à la communion avec Rome, la révocation de l’excommunication des quatre évêques ordonnés par Mgr Marcel Lefebvre.

Lors de son dernier voyage en Allemagne en septembre 2011, il appelle l’Église à être moins mondaine:

«Les exemples historiques montrent que le témoignage missionnaire d’une Église “démondanisée” émerge plus clairement. Libérée des charges et des privilèges matériels et politiques, l’Église peut mieux se consacrer, et de manière vraiment chrétienne, au monde entier. Elle peut être réellement ouverte au monde… ».

Le 8 janvier 2022 il écrivait :

    « Bientôt, je serai face au juge ultime de ma vie. Bien que, regardant en arrière ma longue vie, je puisse avoir beaucoup de motifs de frayeur et de peur, mon cœur reste joyeux parce que je crois fermement que le Seigneur n’est pas seulement le juge juste mais, en même temps, l’ami et le frère qui a déjà souffert lui-même mes manquements et qui, en tant que juge, est en même temps mon avocat. À l’approche de l’heure du jugement, la grâce d’être chrétien me devient toujours plus claire. Être chrétien me donne la connaissance, bien plus, l’amitié avec le juge de ma vie et me permet de traverser avec confiance la porte obscure de la mort. À ce propos, me revient sans cesse à l’esprit ce que Jean rapporte au début de l’Apocalypse : il voit le Fils de l’homme dans toute sa grandeur et tombe à ses pieds comme mort. Mais Lui, posant sur lui sa main droite, lui dit : “Ne crains pas ! C’est moi…” »

source: le Salon Beige 

 
Seigneur, souviens-toi de ton serviteur le pape Benoît XVI
qui nous a précédés, marqué du signe de la foi, et qui dort dans la paix. 
Nous implorons pour lui ta bonté : 
qu’il demeure dans la joie, la lumière et la paix.


vendredi 25 mars 2022

25 mars 2022 - Consécration de l'humanité à la Bienheureuse Vierge Marie

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        Cher frère,

       Il s’est écoulé près d’un mois depuis le début de la guerre en Ukraine, qui cause chaque jour plus de souffrances à cette population martyre, et qui menace également la paix mondiale. L’Église, en cette heure sombre, est fortement appelée à intercéder auprès du Prince de la paix et à se faire proche de ceux qui paient dans leur chair les conséquences du conflit. Je suis en ce sens reconnaissant à tous ceux qui, avec grande générosité, répondent à mes appels à la prière, au jeûne, à la charité.

      À présent, accueillant aussi de nombreuses demandes du Peuple de Dieu, je désire confier, de manière spéciale, les nations en conflit à la Vierge.
Comme je l’ai dit dimanche à la fin de la prière de l’Angélus, le 25 mars, Solennité de l’Annonciation, j’entends accomplir un Acte solennel de consécration de l’humanité, et particulièrement de la Russie et de l’Ukraine, au cœur immaculé de Marie. Puisqu’il convient de se disposer à invoquer la paix en étant renouvelé par le pardon de Dieu, cela se fera dans le contexte d’une Célébration pénitentielle qui aura lieu dans la Basilique Saint Pierre à 17h00, heure de Rome. L’Acte de consécration est prévu vers 18h30.

      Il se veut être un geste de l’Église universelle qui, en ce moment dramatique, porte à Dieu, par sa Mère et notre Mère, le cri de douleur de tous ceux qui souffrent et implorent la fin de la violence, et qui confie l’avenir de l’humanité à la Reine de la paix. Je vous invite donc à vous unir à cet Acte, en convoquant, dans la journée du vendredi 25 mars, les prêtres, les religieux et les autres fidèles à la prière communautaire dans les lieux sacrés, afin que le saint Peuple de Dieu fasse monter vers sa Mère la supplique, unanime et pressante. Je vous transmets, pour ce faire, le texte de prière de consécration appropriée, afin que vous puissiez la réciter, au cours de cette journée, en union fraternelle.

     Je vous remercie pour l’accueil et la collaboration. Je vous bénis de tout cœur, ainsi que les fidèles confiés à vos soins pastoraux. Que Jésus vous protège
et que la Sainte Vierge vous garde. Priez pour moi.

Fraternellement.
De Saint Jean de Latran, le 21 mars 2022

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ACTE DE CONSÉCRATION AU CŒUR IMMACULÉ DE MARIE

      Ô Marie, Mère de Dieu et notre Mère, en cette heure de tribulation nous avons recours à toi. Tu es Mère, tu nous aimes et tu nous connais : rien de tout ce à quoi nous tenons ne t’est caché. Mère de miséricorde, nous avons tant de fois fait l’expérience de ta tendresse providentielle, de ta présence qui ramène la paix, car tu nous guides toujours vers Jésus, Prince de la paix.

      Mais nous avons perdu le chemin de la paix. Nous avons oublié la leçon des tragédies du siècle passé, le sacrifice de millions de morts des guerres mondiales. Nous avons enfreint les engagements pris en tant que Communauté des Nations et nous sommes en train de trahir les rêves de paix des peuples, et les espérances des jeunes. Nous sommes tombés malades d’avidité, nous nous sommes enfermés dans des intérêts nationalistes, nous nous sommes laissés dessécher par l’indifférence et paralyser par l’égoïsme. Nous avons préféré ignorer Dieu, vivre avec nos faussetés, nourrir l’agressivité, supprimer des vies et accumuler des armes, en oubliant que nous sommes les gardiens de notre prochain et de la maison commune. Nous avons mutilé par la guerre le jardin de la Terre, nous avons blessé par le péché le cœur de notre Père qui nous veut frères et sœurs. Nous sommes devenus indifférents à tous et à tout, sauf à nous-mêmes. Et avec honte nous disons : pardonne-nous, Seigneur !

      Dans la misère du péché, dans nos fatigues et nos fragilités, dans le mystère d’iniquité du mal et de la guerre, toi, Mère sainte, tu nous rappelles que Dieu ne nous abandonne pas et qu’il continue à nous regarder avec amour, désireux de nous pardonner et de nous relever. C’est Lui qui t’a donnée à nous et qui a fait de ton Cœur immaculé un refuge pour l’Église et pour l’humanité. Par bonté divine, tu es avec nous, et tu nous conduis avec tendresse, même dans les tournants les plus resserrés de l’histoire.

      Nous recourons donc à toi, nous frappons à la porte de ton Cœur, nous, tes chers enfants qu’en tout temps tu ne te lasses pas de visiter et d’inviter à la conversion. En cette heure sombre, viens nous secourir et nous consoler. Répète à chacun d’entre nous : “Ne suis-je pas ici, moi qui suis ta Mère?” Tu sais comment défaire les nœuds de notre cœur et de notre temps. Nous mettons notre confiance en toi. Nous sommes certains que tu ne méprises pas nos supplications et que tu viens à notre aide, en particulier au moment de l’épreuve.
 
     C’est ce que tu as fait à Cana de Galilée, quand tu as hâté l’heure de l’intervention de Jésus et as introduit son premier signe dans le monde.
Quand la fête était devenue triste, tu lui as dit : « Ils n’ont pas de vin » (Jn 2, 3). Répète-le encore à Dieu, ô Mère, car aujourd’hui nous avons épuisé le vin de l’espérance, la joie s’est dissipée, la fraternité s’est édulcorée. Nous avons perdu l’humanité, nous avons gâché la paix. Nous sommes devenus capables de toute violence et de toute destruction. Nous avons un besoin urgent de ton intervention maternelle.

Reçois donc, ô Mère, notre supplique.
Toi, étoile de la mer, ne nous laisse pas sombrer dans la tempête de la guerre.
Toi, arche de la nouvelle alliance, inspire des projets et des voies de réconciliation.
Toi, “terre du Ciel”, ramène la concorde de Dieu dans le monde.
Éteins la haine, apaise la vengeance, enseigne-nous le pardon.
Libère-nous de la guerre, préserve le monde de la menace nucléaire.
Reine du Rosaire, réveille en nous le besoin de prier et d’aimer.
Reine de la famille humaine, montre aux peuples la voie de la fraternité.
Reine de la paix, obtiens la paix pour le monde.

      Que tes pleurs, ô Mère, émeuvent nos cœurs endurcis. Que les larmes que tu as versées pour nous fassent refleurir cette vallée que notre haine a asséchée. Et, alors que ne se tait le bruit des armes, que ta prière nous dispose à la paix. Que tes mains maternelles caressent ceux qui souffrent et qui fuient sous le poids des bombes. Que ton étreinte maternelle console ceux qui sont contraints de quitter leurs maisons et leur pays. Que ton Coeur affligé nous entraîne à la compassion et nous pousse à ouvrir les portes et à prendre soin de l’humanité blessée et rejetée.

      Sainte Mère de Dieu, lorsque tu étais sous la croix, Jésus, en voyant le disciple à tes côtés, t’a dit : « Voici ton fils » ( Jn 19, 26). Il t’a ainsi confié chacun d’entre nous. Puis au disciple, à chacun de nous, il a dit : « Voici ta mère » (v. 27). Mère, nous désirons t’accueillir maintenant dans notre vie et dans notre histoire. En cette heure, l’humanité, épuisée et bouleversée, est sous la croix avec toi. Et elle a besoin de se confier à toi, de se consacrer au Christ à travers toi. Le peuple ukrainien et le peuple russe, qui te vénèrent avec amour, recourent à toi, tandis que ton Cœur bat pour eux et pour tous les peuples fauchés par la guerre, la faim, l’injustice et la misère.

      Mère de Dieu et notre Mère, nous confions et consacrons solennellement à ton Cœur immaculé nous-mêmes, l’Église et l’humanité tout entière, en particulier la Russie et l’Ukraine. Accueille cet acte que nous accomplissons avec confiance et amour, fais que cesse la guerre, assure au monde la paix. Le “oui” qui a jailli de ton Cœur a ouvert les portes de l’histoire au Prince de la paix ; nous espérons que la paix viendra encore par ton Cœur. Nous te consacrons l’avenir de toute la famille humaine, les nécessités et les
attentes des peuples, les angoisses et les espérances du monde.

      Qu’à travers toi, la Miséricorde divine se déverse sur la terre et que la douce palpitation de la paix recommence à rythmer nos journées. Femme du “oui”, sur qui l’Esprit Saint est descendu, ramène parmi nous l’harmonie de Dieu. Désaltère l’aridité de nos cœurs, toi qui es “source vive d’espérance”.
Tu as tissé l’humanité de Jésus, fais de nous des artisans de communion.
Tu as marché sur nos routes, guide-nous sur les chemins de la paix. Amen.

samedi 22 janvier 2022

22 janvier 2022 - Saint Irénée de Lyon, docteur de l'Eglise

 Saint Irénée de Lyon devient le 37ème Docteur de l’Église

Le pape François a officiellement déclaré ce vendredi 21 janvier saint Irénée, évêque de Lyon du IIème siècle, Docteur de l’Église. Voir l'article d'Aleteia.



Saint Irénée, originaire de Smyrne (aujourd’hui Izmir, en Turquie) au deuxième siècle, fut disciple de l’évêque Polycarpe, qui lui-même avait connu l’Apôtre Jean. Plus tard, en Gaule, il deviendra membre du collège des prêtres de la jeune communauté chrétienne de Lyon. Une mission à Rome le fait échapper à la persécution de Marc-Aurèle, qui fera de nombreux martyrs, parmi lesquels Pothin, l’évêque de Lyon. À son retour, Irénée, élu évêque de Lyon, se donne totalement à son ministère, qui s’achève vers 203, peut-être par le martyre. 
Irénée est un homme de foi et un pasteur défendant la vraie doctrine contre les assauts des hérétiques, en particulier des gnostiques. Il est le premier grand théologien de l’Église, exposant avec clarté les vérités de foi. Pour lui, la dignité de l’homme est solidement ancrée dans la création, à l’image du Christ, et dans l’œuvre permanente de sanctification de l’Esprit Saint. 
Au centre de sa doctrine, se trouve la «règle de la foi», qui coïncide avec le Credo des Apôtres, avec l’Évangile qu’ils ont transmis sans interruption aux évêques, leurs successeurs. Il résume en trois points le concept authentique de Tradition apostolique: la Tradition apostolique est «publique», le contenu de la foi transmise par l’Église est reçu de Jésus et des Apôtres. La Tradition apostolique est «unique» dans son contenu fondamental, malgré la diversité des langues et des cultures. La Tradition apostolique est «pneumatique», guidée par l’Esprit Saint, qui rend l’Église toujours jeune, dans la richesse de ses charismes.

Catéchèse de Benoît XVI, le 28 mars 2007


Saint Irénée - qui veut dire "paix" - est connu pour être intervenu auprès du Pape Victor Ier afin que ce dernier ne condamne pas ceux qui célébraient Pâques à une date différente de la sienne. Irénée a ainsi maintenu l'unité et la paix de l'Eglise.

Un Franc-comtois n'oubliera pas que c'est sous l'épiscopat de saint Irénée à Lyon que saint Ferréol et saint Ferjeux sont réputés être venus évangéliser Besançon. L'Eglise bisontine est ainsi directement héritière de l'enseignement de saint Irénée et par lui de saint Polycarpe et de saint Jean. C'est donc fête aujourd'hui !