L’annonce de la prochaine canonisation de Charles de
Foucauld, mercredi 27 mai, a provoqué une véritable onde de joie. Si un premier
miracle lui avait été attribué en 2005 faisant de lui un bienheureux, la
congrégation lui en a attribué un second. Il s’agit d’un miracle de
préservation : en 2016, Charle, charpentier, a survécu à une chute jugée
mortelle…
Il aura fallu presque 100 ans pour que le procès en
béatification de Charles de Foucauld, entamé en 1926, aboutisse à sa
canonisation. Après la reconnaissance d’un premier miracle en 2005 par Benoit
XVI le faisant accéder au statut de bienheureux, le pape François a reconnu
l’attribution au bienheureux Charles de Foucauld d’un deuxième miracle, ouvrant
la voie à la canonisation prochaine du Français. « Ce deuxième miracle n’est
pas une guérison (comme son premier miracle, ndlr) mais un cas de préservation
dans un accident du travail », explique à Aleteia Laurent Touchagues, président
des Amitiés Charles de Foucauld.
L’histoire remonte au 30 novembre 2016, veille du centenaire
de la mort de Charles de Foucauld. Ce jour-là Charle, ouvrier charpentier chez
Asselin, entreprise de restauration de monuments historiques, travaille sur la
charpente de la chapelle de l’institution Saint-Louis, lycée catholique de Saumur.
Quand tout à coup, dans l’après-midi, il fait une chute de 16 mètres de haut,
traversant la voute, avant de finir empalé sur les pieds d’un banc qui était
retourné. « Les médecins sont catégoriques. C’est le type même d’une chute
mortelle. À cette hauteur, tous les organes explosent », soutient Laurent
Touchagues.
Président de l’entreprise pour laquelle travaille le jeune
ouvrier – qui est alors âgé de 21 ans –, François Asselin est en déplacement à
Paris. « Quand on m’a expliqué les circonstances de l’accident, je me suis dit
que c’était fini, qu’il n’allait pas s’en sortir », confie-t-il à Aleteia.
Proche de la fraternité de Marie, Reine immaculée et du père Artarit, curé de
la paroisse Bienheureux-Charles-de-Foucauld à Saumur, le chef d’entreprise les
contacte pour leur demander de prier pour ce jeune homme. « Nous étions à la
veille du centenaire de la mort de Charles de Foucauld », se souvient-il. « Ils
m’ont invité à le prier tout particulièrement ». Surtout que, de Paris, François
Asselin n’arrive ni à joindre le famille du jeune homme, ni l’hôpital. Alors il
se résout à passer une nuit de prière, entre angoisse et abandon. Se met ainsi
en place un incroyable mouvement de prière à Charles de Foucauld pour la santé
de ce jeune charpentier.
« Dans cette histoire une chose est sure, ce qu’on
conclut les médecins : l’issue d’un tel accident n’aurait pas dû être celle
qu’on connait aujourd’hui. Soit vous vous dites qu’il a eu une chance
incroyable soit vous vous dites qu’il a eu tellement de chance qu’il y a autre
chose. »
Ce n’est que le lendemain qu’il réussira à joindre la mère
de l’ouvrier… qui lui assure que « tout va bien ». « De retour à
Saumur, je suis allé le voir trois jours après son opération. Il était assis
sur son lit d’hôpital ». C’est alors qu’il apprend qu’après sa chute, le
jeune homme s’est lui-même relevé et a marché sur une cinquantaine de mètres,
alors que le montant du banc lui a traversé l’abdomen et est encore en lui,
afin d’aller chercher de l’aide. Six jours après son accident, Charle
s’impatientait dans sa chambre d’hôpital « et deux mois après il était de
retour au travail », se souvient François Asselin. « Dans cette histoire une
chose est sûre, ce qu’on conclut les médecins : l’issue d’un tel accident
n’aurait pas dû être celle qu’on connait aujourd’hui. Soit vous vous dites
qu’il a eu une chance incroyable soit vous vous dites qu’il a eu tellement de
chance qu’il y a autre chose », souligne encore le président de l’entreprise.
Une neuvaine pour le centenaire de sa mort
Voici donc pour le constat médical. Mais qu’en est-il du
contexte spirituel ? Il y a d’abord le prénom du jeune homme, Charle, sans s,
dont le patron n’est autre que Charles de Foucauld. Ensuite, cette chapelle est
située à côté de l’école de cavalerie de Saumur dont Charles de Foucauld est un
ancien officier. Cet accident, qui aurait pu être tragique a par ailleurs eu
lieu quelques jours avant le centenaire de la mort de Charles de Foucauld, le
1er décembre 1916. A cette occasion le diocèse avait proposé aux fidèles une
grande neuvaine pour sa canonisation. Des milliers d’images du bienheureux
avaient été distribuées les précédentes semaines afin de porter la prière de
chacun. « Le patron de l’entreprise Asselin est un paroissien. Il venait lui
aussi de terminer une neuvaine afin de demander un second miracle pour la
canonisation de Charles de Foucauld », assure le père Artarit.
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Par Agnès Pinard Legry
| 29 mai 2020